Un voyage en Guadeloupe...
... et ce court texte qui dit, peut-être, l'atmosphère ambiante.
Le 19/1/2013
Colibri
L'Îlet à Goyave
Il pleut à La Poterie
Il neige à Paris
Le soleil rugit de Sainte-Anne à Saint-François, rayons de feu plantés entre les flamboyants, les bananiers et les palmiers Guadeloupéens. Les poulets boucanés rôtissent la tendresse de leur chair sur les broches brûlantes. Grande Terre s'éveille. Les touristes se baignent. Les automobilistes attendent à la pompe. Dans les prés, les vaches, au toupet indien, broutent autour d'un piquet égaré. Les cannes à sucre vont bientôt être coupées. Les locaux patientent à l'arrêt des bus, chevelures habilement tressées, robes damassées, cabas repus déposés à leurs pieds. Peaux noires, foncées, dorées, café au lait que la lumière met en beauté ce matin de janvier.
Je musarde, savates aux pieds, chapeau de paille ondulé, bras nus, l'air heureux. L'insolite me ravit. La casa Tinoun - la Boulangerie Authentique - Marie-Claude Délices offrent ses oranges naturellement pulpeuses - Honoré, le roi de la Langouste arbore un air triomphant auréolé de bracelets et colliers, clinquant le trafiqué.
Le Gosier - La Grande Ravine - Dampierre... des plongées verdoyantes dans le turquoise imparable des lagons. Les cases à flanc de coteaux racontent l'histoire d'une île au passé d'esclavage, au présent fleurant meilleur la liberté, à l'avenir incertain. À l'approche du Grand Carnaval de février, costumes et fanfares fleurissent. Les fouets claquent au coin des rues, à la barbe des badauds étonnés. Une onde dansante se propage. En quelques minutes, Saint-François est en liesse. Chants et tambourins accompagnent les déplacements rythmés des robes et des jupes colorées. On piétine, on se dandine. Les coiffes opinent sur les têtes bien dressées. Entre rires et sérieux, le défilé progresse. Chacun remercie les bienfaits d'un dieu protecteur, La Guadeloupe est encore très religieuse ! SYLVIEL.