Qui suis-je?
« Sylvie » dit en Slam
"J’me présente, je m’appelle Sylvie, j' voudrais bien réussir ma vie, être heureuse et aussi gagner de l'argent! " Non, franchement, ce n’est pas d’actualité. En réalité je m’appelle Sylvie, parce qu’un jour quelqu’un m’a dit que "Tu m’aimais encore, oui quelqu’un me l’a dit " Vous vous doutez bien, ce n’était pas Carla Bruni... Décidément, des si, des do, démente, j'plaisante, enfin pas trop, car c’est vrai quelqu’un m'a dit un jour : « Sylvie, ah oui, intéressant, vraiment, et si elle ne vit pas ? » ajouta t-il sur un ton mi habile, mi viril. Là, j’étais morte, clouée de la sorte sur le pas de la porte. Cette fausse note un peu sotte se mit à raisonner dans ma tête de linotte. Cela m’importe, et m'emporte même dans une cohorte de problèmes escortés de dilemmes. Je n’ai pas su répondre à ce justicier de l'ombre. "Si elle ne vit pas ?" C’est ce que je faisais voir, sans le savoir, à cet homme devant moi, inconnu la minute d’avant, et perdu pour toujours l’instant d’après. Voilà qu’il proclamait cette évidence, sans aucune décence ni référence, avec une presque indifférence, sans la moindre élégance. C’était à la fois insensé, et pourtant tellement vrai. Depuis j’ai grandi, vieilli, parfois je me sens même rabougrie, voire racornie. J’ai beau mettre des bigoudis, je ne parais pas plus jolie. Et cette voix est toujours là qui me dit : « Mais Sylvie qu’as-tu fait ici-bas de ta vie ? » Bats-toi, ne reste pas-sive, tu sais que se battre, personne ne le fait à ta place Pour vivre, il te faut être libre. Alors j’ai redit mon prénom sur tous les tons, avec davantage de passion, un peu plus d'attention. J’ai fini par l’épeler de cette façon sans contrefaçon. Sy, do ré sol fa mi, jolie mélodie ! Le « l » prend l’aile du désir avec ou sans soupir, toujours avec plaisir. Il reste alors vit ? Vit quoi, Vit où ? Vit comment ? Vit-on? Je constate que je vis désormais plutôt bien, sans grand souci du lendemain, avec un certain appétit d'aujourd'hui. Je lui demande alors, à lui, au monsieur qui l’a dit, s’il vit toujours, ou s’il vint juste pour me dire ça. Silence. Car si je ne vivais pas à ce moment-là, depuis la vie, je la poétise, la peins et la chante dans tous ses états comme ici dans ces phrases que je vous confie tout bas. Alors merci monsieur qui a dit un jour que Sylvie ne vivait pas !
Sylviel.
Plus sérieusement... je m'appelle Sylvie Le Drogoff-Loncle; vous pouvez me joindre au 06 33 61 45 53 pour de plus amples renseignements en ce qui concerne peinture, modelage, écriture.